AMON

Dieu d'origine thébaine qui connut une extraordinaire faveur au cours du Nouvel Empire
Le dieu Amon

Il fut à l'origine un modeste dieu de la région thébaine : au début du Moyen-Empire, il était encore moins important qu'une autre divinité locale, le dieu Montou. Ce n'est qu'au commencement du Nouvel-Empire, lorsque les princes de Thèbes eurent chassé les envahisseurs Hyksos et rétabli l'unité du pays, qu'Amon fut porté au premier rang en devenant le dieu d'État de l'Égypte pharaonique. La longévité et la gloire des XVIIIe et XIXe dynasties renforcèrent la puissance du dieu et de son clergé, lequel devint un véritable État dans l'État (un de ses grands-prêtres, Hérihor, devint même pharaon).

Le culte d'Amon — et de la triade (triade thébaine) qu'il formait avec son épouse Mout et son fils Khonsou — se répandit alors dans tout le pays et jusque dans ses dépendances méridionales (actuel Soudan), et nombreux furent les sanctuaires construits en son honneur; mais le principal était le garnd temple de Karnak, édifié sous Thoutmosis Ier, et qui fut constamment embelli et agrandi pendant plus d'un millénaire.

Sa personnalité d'origine est difficile à cerner au milieu de tous les traits qu'il a emprunté aux autres dieux en prenant de l'importance. Son nom signifiait « le caché » et il fut sans doute un ancien dieu de l'air, de l'espace invisible et insaisissable. Son clergé en fit un dieu créateur « qui fut le premier à être, lors de la première fois ». Sous la forme d'Amon-Rê, il accapara les caractères et les attributions du dieu solaire d'Héliopolis; sous celle d'Amon-Min, ceux du dieu ithyphallique et fécond. On le représenta parfois sous l'aspect d'une momie, qui l'assimilait à Osiris.

Sa représentation la plus courante reste toutefois celle d'un homme coiffé d'un mortier orné de deux grandes plumes. Mais il apparaît aussi très souvent comme un homme à tête de bélier, l'un des deux animaux, avec les oies du Nil, que les prêtres lui associaient.

Les Divines Adoratrices d'Amon

Les divines adoratrices (ou épouses du dieu) étaient à la tête du clergé féminin d'Amon. Épouses divines, elles participaient à l'équilibre cosmique en se rendant agréables au démiurge. Consacrées au dieu, elles devaient rester vierges et se succédaient par adoption.

Appartenant à la famille régnante, elles remplirent un rôle politique important à partir de la XXIe dynastie en assurant la main-mise du souverain sur le clergé d'Amon et la région thébaine. Lorsque la XXVe dynastie (dite « éthiopienne ») conquit l'Égypte, Peye (Piankhi) força la divine adoratrice Chépénoupet Ire (fille d'Osorkon III) à adopter une Éthiopienne : Aménirdis Ire. Lorsque le pharaon indigène Psammétique Ier (XXVIe dynastie) chassa les Éthiopiens, il imposa l'adoption de sa fille Nitocris à Aménirdis II. L'invasion des Perses, en 525 av. J.-C., mit fin à la puissance politique des divines adoratrices.