Aton

Dieu solaire qui fut à l'origine d'un chisme durant le régne d'Akhenaton.
le dieu Aton

Nous ne savons pas grand-chose des origines de ce dieu qui connut une gloire éclatante mais éphémère dans l'histoire de l'Égypte lorsque le pharaon Aménophis IV (Akhenaton) le plaça au centre de sa réforme religieuse.

Avant le Nouvel-Empire, Aton semble n'avoir été qu'un terme désignant le disque solaire. C'est sous Aménophis III qu'il devint la personnification de la puissance divine qui habite dans le ciel, et que son culte se manifesta pour la première fois, sans doute dans le seul entourage royal.

Le successeur d'Aménophis III, Aménophis IV, prit le nom d'Akhénaton («Celui qui est agréable à Aton»), fonda une nouvelle capitale, Akhét-Aton («l'Horizon d'Aton») sur le site moderne de Tell al-Amarna et imposa une réforme religieuse radicale que les égyptologues ont appelé «l'hérésie atonienne» (ou «hérésie amarnienne», ou encore «schisme atonien»), pour souligner la rupture totale que cette réforme représenta avec le culte du grand dieu de la dynastie, Amon-.

Aton devint un démiurge, origine de toute création, mais contrairement à l'esprit du syncrétisme égyptien, le culte d'Aton se fit exclusif. Les autres divinités furent écartées et Amon-Rê, dont le clergé était devenu très (trop) puissant, fut l'objet d'attaques de la part des fidèles du «nouveau dieu» et son nom effacé de tous les monuments.

Certains savants modernes, imprégnés de culture occidentale, ont cru pouvoir parler de «monothéisme» à propos de ce culte exclusif d'Aton (et même, d'y voir l'origine du monothéisme hébraïque). La notion d'un dieu unique n'était pas étrangère aux anciens Égyptiens pour qui les nombreux dieux étaient chacun unique mais, en même temps, l'expression d'une même puissance divine (ainsi, l'unicité d'Amon-Rê n'excluait pas sa manifestation sous forme d'autres dieux). En réalité, il faudrait plutôt parler de panthéisme, Aton étant, selon la réforme amarnienne, présent en toute chose. C'est pourquoi il ne fut jamais représenté sous un autre aspect que celui d'un disque solaire dont les rayons sont terminés par des mains, portant aux hommes l'énergie vitale sous la forme d'une croix ansée.

Mais cette nouvelle religion ne dura pas, et cette «hérésie» survécut à peine au règne de son fondateur. À la mort d'Akhénaton, son successeur, le jeune Toutankhaton (Tout-Ankh-Aton), prit le nom de Toutankhamon et rétablit (ou fut contraint de le faire) le culte d'Amon; le clergé d'Amon rendit à son dieu toute sa puissance, poursuivant à son tour Aton de sa vindicte et effaçant sur les monuments toute trace de son passage.

Cependant, cette période a laissé de nombreux témoignages à travers un art fascinant, et Aton a su inspirer à son prophète, Akhenaton, un des plus beaux hymnes religieux de l'Égypte antique.